LA BELLE ET LA BÊTE

« Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? »
Interrogée par sa petite-fille devenue adulte, une grand-mère raconte par bribes son histoire et, surtout, son premier amour. Au fil d’une conversation filmée qui évoque pêle-mêle famille, enfance en Italie, immigration, campagne, amours et cuisine, elle lui confie un grand secret : avant d’épouser Antonio avec lequel elle vieillira, Isabella s’est enfuie pour vivre une parenthèse de liberté. À la suite de cette escapade, elle a résolu de ne plus jamais embrasser. Ce récit d’une femme forte prisonnière d’un schéma familial et des attentes d’une époque sur le rôle des femmes, se superpose à La Belle et la Bête. Le conte glisse ses pas dans ceux d’Isabella, dont quatre interprètes restituent l’histoire au moyen d’une caméra, de photographies et de journaux intimes. Qui est la Bête ? Isabella fut-elle heureuse ? Dans ce travail D’enquête et de reconstitution, la fable sous-tend la matière documentaire. La compagnie Jeanne Föhn croise les regards sur une même histoire et fait entendre une parole intime à résonance universelle.